Elle est graphiste et de nationalité suédoise. Elle vit et travaille à Paris. La photo est évidemment sa grande passion et son pseudo sur Flickr est Karin in Paris. Karin Crona s’est prêtée au déjà classique jeu des 5 questions pour vous.

1. Je sais que cette question est difficile mais si vous ne deviez conserver qu’un seul appareil photo, ce serait lequel ?
Karin : Si j’ai fait mes premiers pas photographiques à l’époque argentique, j’utilise aujourd’hui uniquement un appareil reflex numérique. Comme beaucoup de gens, j’ai hésité devant cette technique où l’on perd un peu le charme de la photographie « à l’ancienne » , mais finalement ça m’a donné une liberté d’expérimentation absolue à laquelle je tiens fort. Je me sers d’un Pentax K10D. C’est un bon appareil, il est très costaud et le rendu me plaît bien, sauf en lumière faible, c.à.d. dans des ISO élevées, où il y a vraiment trop de bruit. Mais comme la technologie avance avec des pas géants, mon prochain boîtier n’aura pas ce problème-là…

2. Une autre question difficile (peut être ?). Dites nous quelles sont vos photos préférées sur Flickr et pourquoi vous les appréciez.

On démarre par votre galerie..?

Karin : Les enfants sont un de mes sujets de prédilection. Ils ont une telle honnêteté dans leurs expressions ! Voici une photo de ma nièce qui a quatre ans. Un nez de clown a déclenché toute une série de photos avec elle et son frère. On s’amusait beaucoup, ce qui se ressent dans les images, mais c’est celle-ci, prise pendant un moment de calme, que je trouve la plus réussie, par son contraste entre le nez rouge et l’air très sérieux du visage.

Depuis quelques années une de mes passions, à part la photo, c’est partir faire des treks dans des pays lointains. Cette photo a été prise en septembre dernier en Equateur. On est passé dans un petit village et cette fille en chapeau typique et poncho rose, m’a attiré l’oeil. Je me suis assise à côté d’elle, on s’est regardé, et quand elle a levé sa main vers le chapeau, et un sourire timide est apparu sur son visage, j’ai su que j’avais la photo que je voulais.

En ce moment je fais essentiellement des autoportraits. C’est à la fois un état des lieux et une investigation des identités au-delà du vécu. Celle-ci est plutôt symbolique ; le geste plus que mon visage véhicule le message. Je considère mes « selfs » un travail en « mixed media », j’y mélange maquillage, déguisement, lumière et parfois post-traitement en Photoshop.

J’ai toujours une petite préférence pour la dernière photo prise ; je me détache de mes images au fur et à mesure que j’avance. Celle-ci est toute récente, j’aime son côté épuré qui témoigne de mes origines scandinaves, et les stickers indiens au visage, qui montrent mon intérêt pour les cultures non-occidentales.

Au Mali, pour les portraits, il fallait faire vite, parce que les enfants se mettaient l’un devant l’autre pour figurer sur la photo. Ici, ça m’a plutôt servi dans la construction de l’image ! ;-)

En voyage, je suis attiré par les marchés locaux, toujours hauts en couleur. À Cuenca, en Equateur, j?ai capté une femme typique, la Chola cuencana, endormie parmi ses fleurs.

Parfois on n’a pas besoin de partir loin pour trouver son sujet. Ci-dessus la vue de ma fenêtre un jour ensoleillé, dans un quartier multiéthnique à Paris.

Les quais de Seine, toujours si photogéniques, au moment de la fermeture. J’étais contente d’avoir mon objectif 50 mm avec une ouverture de 1.4, ce qui m’a permis de réaliser cette prise de vue.

Et maintenant les photos des autres membres Flickr ?

J’aime autant suivre les streams des gens doués que je côtoie dans les différentes communautés flickriens à Paris, que visionner des images de l’autre bout du monde (avec un faible pour le Japon et les pays asiatiques). Je me contenterai de citer quelques-uns de mes favoris, mais ils sont évidemment beaucoup plus nombreux.

Les portraits de Zespiral se distinguent par leur façon de faire ressortir une beauté dramatique chez les gens.

Photogrin a récemment fait une série de photos à Buenos Aires, en Argentine, que je trouve très intéressante. Il a une façon de suivre les gens de loin, sans pour autant être distancé.

  

Avec Yanming (photo de gauche) je vis des choses incroyables en Chine. Il a un oeil pour les situations qui est très attachant. Made in Sheffield (photo de droite) capte bien le milieu urbain, portraits inclus. J?aime ses photos du métro Londonien, assez claustrophobes !

  

La série « A Japanese Image » (photo de gauche), de Hisatomi Tadahiko, me plaît par son aspect cinématographique et mystérieux. Rien vaut les portraits dans le stream de Snjezana (photo de droite) !

D’autres sources d’inspiration :
La fureur de vivre dans les photos de Glucozze.
Le bonheur assumé dans les photos de Krakote.

La chaleur humaine dans les photos de Ghilx.
L’approche ultra-branchée d’Ultraviolett.

Des formats carrés d’un simplicité exemplaire.

3. Quel conseil donneriez vous à quelqu’un qui débute dans la photographie ?
Karin : De passer autant de temps à regarder les photos des autres que d’en faire. Que ce soit sur Flickr, dans les musées et les galeries, dans des librairies spécialisées ou par une critique mutuelle dans un club photo. Partout, il y a des images, et on n’a qu’à ouvrir les yeux et se poser la question ce qu’on aime et pourquoi, afin d’à son tour pouvoir s’exprimer visuellement, voire trouver un style perso.

4. Lorsque nous interviewons des candidats chez Flickr, nous leurs posons systématiquement cette question un peu spéciale : chatons, bébé, sunset ou fleurs ? Choisissez un thème.
Karin : Je suis passée par toutes ces étapes-là. ;-) Les fleurs, j’en faisais tout le temps mais le résultat n’était pas là. Maintenant je me contente de les inclure dans mes autoportraits, comme ici avec un orchidée.

Par contre mes photos des bébés j’assume pleinement. Mon intention est de les portraiter comme les petits individus qu’ils sont, en évitant de tomber dans des clichés trop sucrés.

5. Selon vous à quel autre membre Flickr devrions nous poser cette série de 5 questions ?
Karin : Je dirais Tenoot, parce que c’est quelqu’un qui a l’oeil et qui maîtrise la photo assez bien pour savoir casser les codes, ce qui donne un résultat extraordinaire avec une forte dose de créativité.